Données géolocalisées et pauvreté en France
Pourquoi « géolocaliser la pauvreté » ? On peut légitimement se poser la question. On peut même se demander si cela est bien moral tant le sujet est sensible. Il suffit cependant de se pencher sur le sujet pour s’apercevoir que ceci est utile, ne serait-ce que pour les pouvoirs publics afin d’engager des actions de lutte contre la pauvreté.
Ainsi, sous l’autorité des préfets de région, les directions régionales de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DREETS) œuvrent pour la prévention et la lutte contre les exclusions, la protection des personnes vulnérables, l’inclusion des personnes en situation de handicap, la protection de l’enfance, l’accès à l’hébergement et au logement des personnes en situation d’exclusion et de précarité, la formation et la certification dans le domaine des professions sociales, la certification dans le domaine des professions de santé non médicales et du volet social et économique de la politique de la ville.
Tous les territoires ne sont pas logés à la même enseigne. Géolocaliser ces territoires, qu’ils soient régions, départements, intercommunalités ou communes est particulièrement utile dans le cadre de ces actions.
Taux de pauvreté par département en France 2019
L’intérêt de géolocaliser les territoires par référence au contour qu’est l’établissement public de coopération intercommunale (EPCI) est d’avoir une lecture beaucoup plus fine qu’une autre qui serait sur le département ou la région. Mais ceci ne se limite pas à une lecture cartographique. La carte, si elle est d’une utilité indéniable pour cette visualisation, est un élément qui nécessite d’être recoupé par d’autres pour mener une politique efficace. Le taux de pauvreté par EPCI 2019 et le niveau de vie par EPCI 2019 (voir carte ci-dessous) sont deux paramètres qui permettent d’affiner une étude. Cependant, ce ne sont que des indicateurs qui, en l’état, ne suffisent pas à avoir une idée très précise des actions à mener si l’objectif est bien de lutter contre la pauvreté.
Taux de pauvreté par EPCI 2019
Il devient alors nécessaire de « comprendre le territoire » (d’où la cartographie qui illustre un phénomène). C’est un premier point. Pour reprendre les termes de l’Observatoire des inégalités, la pauvreté ne concerne pas les mêmes catégories de population selon les territoires. Pour exemple, en Île-de-France, la pauvreté se concentre d’abord dans les grandes agglomérations. Dans l’Aude ou les Pyrénées-Orientales, où le taux de pauvreté est de 12 %, les zones rurales sont les plus touchées et ce sont le plus souvent les personnes âgées, et non les actifs, qui vivent sous le seuil de pauvreté.
La Lozère est le département qui compte le moins de pauvres : 6 000 au total, 47 fois moins que la Seine-Saint-Denis. D’abord, parce que la population du département est réduite, mais aussi parce que le taux de pauvreté n’y est pas parmi les plus élevés : une partie des populations en difficulté ont quitté le territoire pour chercher meilleure fortune ailleurs. La Creuse est aussi un territoire peu peuplé et il ne compte que 11 000 personnes pauvres, mais le taux de pauvreté (10,4 %) y demeure plus élevé que la moyenne nationale.
Niveau de vie par EPCI en 2019
On constate ainsi que les données sur la population sont importantes, si tant est qu’il soit utile de le rappeler. Mais encore une fois, ceci reste une lecture brute des variables qui permet un constat qui reste fragile. Pour exemple les données sur le taux de pauvreté et celles sur le nombre de pauvres ne renvoient pas vers des constats identiques (comme le montrent les 2 tableaux qui suivent), même si ceci semble une évidence.
Ainsi, est-il nécessaire de creuser plus loin l’observation et de corréler ces données et d’autres avec les politiques menées.
On recense 35 mesures de lutte contre la pauvreté. Chacune de ces mesures comprend (en termes de données) des variables qui demandent une étude précise. Variables qu’il faudra alors corréler les unes avec les autres et de manière géolocalisée.
L’emploi et la formation, la santé, la petite enfance et l’éducation, le logement et les droits sociaux sont les 5 grandes thématiques concernées. Chacune des grandes thématiques comprend plusieurs mesures au nombre total de 35.
Les dispositifs d’accueils collectifs pour la petite enfance en font par exemple partie. Voir la carte ci-contre. Mais la corrélation avec les revenus, l’emploi, l’accès au logement ou à la cantine pour ne citer que ces paramètres est à prendre en compte et à cartographier.
Chaque territoire a sa propre identité. Les données géolocalisées pour chaque mesure sont de fait extrêmemnt importantes afin de prendre les décisions qui s’imposent.
Autre exemple : la création de lits d’accueil médicalisés. Les personnes en situation de précarité, résidant dans un logement ou un hébergement précaire ou sans abri présentent souvent des problèmes sanitaires complexes résultant tant du fait qu’elles recourent peu aux services de médecine ou de prévention, que de l’absence de logement qui freine l’accès aux soins. Du fait de leurs conditions de vie, de leurs problématiques qui entremêlent des questions sociales, économiques, médicales et/ou psychologiques, les besoins de ces personnes sont à la fois sanitaires, sociaux et médico-sociaux. La création de lits d’accueil médicalisés peut répondre en partie à ces besoins spécifiques. La géolocalisation des structures existantes apporte des indications.
La pauvreté est un problème complexe. Elle nécessite des études précises et complètes afin d’y apporter des solutions viables. Les données géolocalisées sont un outil précieux qui peut accompagner les prises de décisions quant aux mesures à prendre.
Infostat-Marketing est éditeur de données géolocalisées depuis près de 25 ans. Notre expérience nous permet d’être en mesure de pouvoir répondre à bon nombre de demandes et notamment celles sur-mesure.
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