Vous avez le projet d’ouvrir votre librairie et particulièrement votre magasin de bandes dessinées ? Vous le savez, votre lieu d’implantation est essentiel pour garantir le succès de votre activité.

La première question est où pouvez-vous vous implanter ? La seconde est de savoir si vous avez déjà une zone petite ou grande en tête ou si vous êtes libre de vous implanter n’importe où. Voyons ensemble quels sont les premiers critères essentiels que vous devez prendre en compte. Parmi ceux-ci, ceux se basant sur des données géolocalisées.

Dans ce cas précis, nous écartons la reprise d’un commerce qui est par définition déjà implanté.

Prenons un exemple pour que cela soit plus concret : vous décidez de vous baser à Toulouse.

Mais avant toute chose, sachez que notre base de données geoCube dispose de plus de 17 000 variables.

Vous pouvez télécharger le livre blanc ici pour en savoir plus.

LE MARCHÉ DE LA BANDE DESSINÉE

Vous êtes bien tombé, le marché de la bande dessinée ne s’est jamais aussi bien porté. C’est une opportunité à saisir et vous avez eu le nez fin ! En effet, d’après le bilan annuel dressé par GfK Market Intelligence en partenariat avec le Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême, le secteur français de la BD a bondi de 50% en 2021 par rapport à 2020 pour atteindre 900 millions € et 85 millions d’ouvrages en volume. Ceci représentait 24 % du secteur total de l’édition, le double par rapport à 2011. 

En 2022, le chiffre d’affaires du secteur au sens large (mangas, comics, BD jeunesse et BD de genre) s’est établi à 921 millions d’euros. En valeur, il s’agit de la deuxième meilleure année dans l’histoire de l’industrie. Entre 2019 et 2022, le secteur a bondi de 65 %. Il est en plein boom et vous avez décidé d’en profiter.

Côté genre, voyez vous-même, le manga truste la première place mais pour en savoir plus sur le marché, il faudra pousser l’étude plus loin. En effet, ici, je le rappelle, ce sont des critères d’étude d’implantation et non une étude de marché. Rappelons tout de même qu’il y a eu un effet COVID puisque la culture n’était plus essentielle soi-disant. La pratique culturelle s’est donc naturellement portée sur la lecture… et la BD. Le manga bénéficie, lui, d’une évolution du lecteur type qui a la trentaine et dispose d’un pouvoir d’achat notable, ce qui est un critère à prendre en compte. Le prix, plus bas que la BD classique joue également son rôle. Enfin, donnée très importante, la BD touche tous les âges.

Mais arrêtons-nous là pour revenir à ce qui nous intéresse : votre implantation. Vous bénéficiez donc d’effets structurels et conjoncturels pour que votre projet voit le jour et c’est de bon augure !

LA VILLE DE TOULOUSE ET SA PERIPHERIE

Comme je l’ai annoncé plus tôt, prenons la ville de Toulouse comme exemple. Sachez que notre base de données contient de nombreuses données géolocalisées sur chaque commune de France.

Ça veut dire quoi ?

Tout simplement que vous pouvez accéder à des données démographiques, des données sur les revenus ou des données sur les emplacements de la concurrence par exemple. Toutes ces données sont très importantes pour votre étude d’implantation.

Bien sûr, la ville de Toulouse n’a pas été prise au hasard dans notre exemple. C’est l’une des plus grandes villes de France et tous les types de lecteurs y sont représentés par défintion.

Ainsi pourra-t-on trouver des indications utiles sur la population qui viendra enrichir l’étude :

• 498 003. C’est le nombre d’habitants que compte à ce jour la ville de Toulouse, selon les derniers chiffres du recensement annuel de l’Insee, publiés jeudi 29 décembre 2022, et portant sur la population légale au 1^er janvier 2020.
• La population de Toulouse est en hausse. C’est une population qui rajeunit avec un indice de vieillissement de 58 personnes de 65 ans ou plus pour 100 habitants de moins de 20 ans.
• Chez Infostat Marketing, nous faisons des projections. Ainsi, on peut projeter l’évolution d’une population à 10 ans par rapport au dernier recensement. En 2025, celle de Toulouse sera de 521 238 personnes, soit une hausse de 27 773 habitants (6 %). En 2030, la population de Toulouse serait de 550 574 habitants, soit une hausse de 57 109 habitants (12 %).
• La tranche d’âge la plus importante de Toulouse est la tranche des 20 à 24 ans
• Sans surprise mais c’est un euphémisme et je m’en excuse, la population est très urbaine. Cependant ce n’est pas si anodin que cela compte tenu du fait que votre étude d’implantation doit prendre en compte les bassins de population autour de Toulouse pour être complète. Ainsi, parmi la population en âge de travailler :
  166 habitants sont agriculteurs exploitant.
  12 035 personnes sont artisans, commerçants ou chefs d’entreprise.
  75 715 personnes sont cadres ou professions intellectuelles supérieures.
  66 298 habitants sont de professions intermédiaires.
  62 283 habitants sont employés.
  34 004 habitants sont ouvriers.
  66 275 habitants sont retraités.
  103 445 habitants sont sans activité.
• Toulouse Métropole comptait 796 203 habitants en 2019 et l’aire urbaine 1 433 660 habitants en  2021.
• Pour ce qui est des revenus, l’Insee a publié au mois de janvier 2023 les disparités des richesses par quartiers dans les grandes villes. (Notre activité comporte notamment l’aggrégation opendata des données insee). Pour Toulouse l’étude montre que le Mirail, Bagatelle, Empalot, Lalande et Les Izards sont des quartiers dits « pauvres » par l’Insee. l’hypercentre accueille des ménages moyens. A l’intérieur de Toulouse, outre l’hypercentre, Côte Pavée est le seul quartier aisé.
• Le quartier Sy Cyprien est prisé par les étudiants. Au regard de la tranche d’âge principale concernée par les ventes de BD et particulièrement de mangas, ce quartier est très intéressant. Celui-ci est également une zone de Toulouse culturellement riche avec ses musées et autres. Notons que ce quartier représente une zone d’influence positive.
• C’est plutôt dans les communes limitrophes que les ménages aisés sont recensés : Ramonville-Saint-Agne, Tournefeuille, Balma, Blagnac et L’Union sont concernées. Ces 5 communes sont celles qui accueillent le plus d’habitants autour de Toulouse. Les Toulousains les plus aisés s’installent en périphérie.
• Cependant l’Insee note que Toulouse fait partie des villes les plus homogènes en France en terme de revenus.

Niveaux de revenus sur l’agglomération toulousaine. Source Insee

Les quartiers de Toulouse

Les ménages les plus aisés s’installent dans la périphérie de Toulouse

Pour en savoir plus sur l’étude de l’Insee (mais revenez vite) !

Ainsi, les niveaux de revenus homogènes et le volume de population nous indiquent que quasiment tous les quartiers de Toulouse sont intéressants pour une implantation exceptés ceux indiqués comme « pauvres » par l’Insee. Encore faut-il modérer cette dernière information. Les communes limitrophes indiquées sont également à prendre en compte. Certains quartiers sont encore plus mis en avant comme l’hypercentre et St Cyprien, sans surprise.

Mais ce n’est pas suffisant. Allons plus loin.

LES FLUX PIETONS

Disposer de données de flux piétons permet tout simplement de connaître les endroits fréquentés par ceux-ci à certains moments de la journée. Notre activité nous permet de pouvoir disposer des données géolocalisées de flux piétons à Toulouse (entre autres).

Sans tomber dans les chiffres, citons les artères qui sont les plus intéressantes :

• sans suprise, l’hypercentre avec la rue d’Alsace-Lorraine, une rue d’1km de long est entièrement piétonne et accueille de nombreux commerces.
• La rue Pargaminières est l’un des axes majeurs de Toulouse. Elle relie la place Saint-Pierre au Capitole, avec un prolongement via la rue Romiguières. Les étudiants et les touristes y sont nombreux.
• Tout l’hypercentre : la rue Bayard, la rue des Lois, rue Valade, rue de Metz où il y a un projet d’aménagement très proche, rue du Taur, Lafayette, St Rome, allée Roosevelt, Matabiau, les Carmes et Croix-Baragnon, Place du parlement, etc.
• les ramblas de Jean-Jaurès.
• Toutes les zones commerciales : celles de l’hypercentre, Cisca et les reflets Compans près du centre de congrès et du Tintin Park, celle de Blagnac, les Maourines au Nord de la ville, celui de Gramont au Nord-Est, Carrefour à l’Ouest, l’hyppodrome, celui de St-Orens et de Lubège au Sud-Est, celui de Roques et de Porter au Sud-Ouest, etc.

Vous l’aurez compris, si cela n’est pas exhaustif, les zones définies ainsi que les données géolocalisées permettent de visualiser les zones sensibles à l’aide d’un logiciel de cartographie, que ce soit dans un sens ou dans un autre. Pour exemple, celui de l’hypercentre depuis la rue Bayard.

Les cartographies pour chaque point géolocalisé défini permettent de visualiser les zones sensibles pour votre implantation. Ici, une zone positive car le flux piéton y est important.

LA CONCURRENCE

C’est un point sensible pour votre étude d’implantation : des magasins de bandes dessinées ou des espaces culturels sont déjà implantés et il sera plus difficile de lutter si vous êtes à proximité. Il arrive cependant que plusieurs concurrents soient proches les uns des autres. Mais les cas peuvent être particuliers et concerner pour la plupart de grandes enseignes. L’espace lui-même a une influence. Cela peut être le cas par exemple dans une zone historique, une vieille ville ou même une zone commerciale.

• On compte pas moins de 3 Fnac dans l’agglomération : Wilson (dans l’hypercentre), à l’aéroport de Toulouse à Blagnac et au centre commercial Labège où l’on trouve aussi un Cultura.
• 3 Cultura en périphérie de Toulouse : au centre commercial de Fenouillet, sur la place du commerce à Labège et Bd de l’Europe à Portet-sur-Garonne
• Une quinzine de librairies de bandes dessinées, toutes concentrées dans l’hypercentre : rues Romiguières, Charles-de-Rémusat, Sainte-Ursule (2 boutiques de la même enseigne), Léon-Gambetta (2 boutiques proches), des Pénitents gris, François-Boyer-Fonfrède, des Filatiers, du Fourbastard, Ninau, Villeneuve, des Arcs-Saint-Cyprien, de l’Etoile et Chemin de Montredon.
• La librairie Tintinabulle à Muret
• Ventas de manga à Labège non loin du Cultura et de la Fnac
• Enfin, n’oublions pas la concurrence des médiathèques. On en compte 25 sur Toulouse et au moins 1 par commune limitrophe.

On voit bien que la zone de l’hypercentre est quasi « saturée ». Cependant, on voit aussi que les boutiques se concentrent à l’Ouest de l’hypercentre. Toute la zone Est de l’hypercentre n’accueille pas de boutiques de bandes dessinées.

Les autres communes présentes dans l’aire urbaine ou l’agglomération n’accueillent presque pas de boutiques.