Le monde de la donnée et celui de l’écologie auraient dû se rencontrer bien plus tôt, au début du 21è siècle. Quelle est la réalité de la pollution numérique ?
Pollution numérique ?
On serait tenté de penser qu’à partir du moment où les données sont « virtuelles », elles n’ont « de fait » aucun impact sur l’écologie. Entendez par là notre empreinte carbone. Erreur. Et c’est enfoncer une porte ouverte que de dire aujourd’hui, arrivés aux années 20, que la pollution numérique est bien présente et qu’elle fait partie de notre quotidien. Le monde évolue, sans cesse et ceci sous le sceau de la technologie afin que nous, citoyens mais aussi entreprises et collectivités, soyons plus rapides, plus mobiles, plus alertes sur notre environnement. Ainsi va le monde.
La faute à qui ? Ou à quoi ? Mails, données d’entreprises, téléphones portables, drônes et j’en passe, fonctionnent tous sous le régime de la captation, du stockage et du traitement. Capter la donnée, la stocker et la traiter. Voilà un sujet qui aurait dû alerter les entreprises comme les acteurs de la gouvernance afin d’anticiper les risques liés à la transition écologique. Chaque seconde, 29 000 gigaoctets sont publiés dans le monde. Pour stocker ces données, des usines numériques, appelées data centers, sont nécessaires. Le stockage au sein de ces usines représente 2% de la pollution numérique mondiale (émissions de CO2). Ce chiffre est loin d’être négligeable. On peut même dire qu’il est inquiétant.
Data = recyclable ?
Ne nous y trompons pas, la data est neutre. C’est bien son stockage et son traitement qui posent problème ainsi que ces structures énergivores évoquées précédemment. Tout comme dans d’autres secteurs comme la construction ou la mobilité, traiter le problème à la source est une priorité et la seule qui semble efficace a priori. A savoir ? Le choix des matériaux. Nous sommes loins de la data me direz-vous. Eh bien non. Les data centers, puisqu’il est bien question de ceux-là, mériteraient sans aucun doute une revisite complète des matériaux qui les composent. Tout comme nos maisons en font l’objet et même l’utilisation que l’on en fait. Nous avons les solutions mais elles ne sont pas ou très peu appliquées.
Matériaux recyclables, systèmes de refroidissements à eau froide ou toute autre solution écologique est tout à fait possible à mettre en place. Et le traitement de la donnée n’y échappe pas. D’après une étude de Databerg, 14% des données sont importantes pour les entreprises quand celles-ci en stockent 100%.
De nombreuses solutions sont déjà à l’étude (et trop peu sont appliquées), notamment au sein des collectivités pour les secteurs évoqués précédemment. Ceci pose la question de nos habitudes de consommation, tant au niveau du citoyen qu’à celui de l’entreprise car le problème est global. Pour résumer, nous pouvons dire que nous vivons dans un mon de surconsommation et que le problème de la data verte fait partie d’un problème plus global que nos modes de consommation ne sont pas en mesure de régler. Prises de conscience, choix politiques et changements d’habitudes sont au coeur d’une problématique dont nous détenons les solutions.
Des normes iso
La prise de conscience, si elle est encore trop peu fréquente, est malgré tout à l’oeuvre chez les donneurs d’ordre préoccupés par les questions environnementales. En effet, des normes iso sont exigées. Axées sur les réalités techniques, l’organisation de l’entreprise et les moyens humains, ces normes offrent un cadre qui influent sur la performance énergétique et la sécurité de l’information.
Pour exemples de normes mises en place par les data centers, on peut en citer deux directement centrées sur le sujet qui nous préoccupe :
- ISO 50001 : Management de l’énergie
- ISO 14001 : Management de l’Environnement
« Cette démarche d’amélioration continue est un outil puissant pour améliorer la puissance énergétique du data center : elle permet d’aborder toutes les fonctions de l’entreprise et tous les facteurs qui influencent son efficacité énergétique » . Eric LENNE dans Solutions IT mars-avril 2016 – ISO 50001 sur Datacenters.
En termes de politique d’entreprise, d’image, d’économie, d’implication et de motivation des équipes ainsi qu’en terme de souci des clients, les avantages sont nombreux et contribuent à la bonne santé de l’entreprise.
La data verte est une préoccupation qui tend à se faire une place au sein des entreprises. Pour autant, comme on vient de le voir, le sujet est cadré, scruté, analysé pour garantir la véracité des pratiques auprès des clients. Ainsi, l’écodata est née est n’est pas prête de mourir…
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